| ||||||||||
SECTION 1 SECTION 2 SECTION 3 Ô, Vierge d'amour et de gloire SECTION 4 POÈMES EN CORSE
Le passé est soldé, le présent vous échappe, songez à l'avenir. Le temps de la réflexion est une économie de temps. Quand on ne travaillera plus les lendemains des jours de repos, la fatigue sera vaincue. Les gens compliquent tout pour avoir l'impression de vivre. Comme pour l'esprit rien n'est trop grand, pour la bonté rien n'est trop petit. Il faut tout prendre au sérieux, mais rien au tragique. La liberté appartient à ceux qui l'ont conquise. Pour connaître les hommes, il faut les voir agir. Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. A vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Les bonnes nouvelles sont toujours retardées, et les mauvaises ont des ailes. Un trésor de belles maximes est préférable à un amas de richesses. Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer. L'amour de la démocratie est celui de l'égalité. Si la vie est misérable, elle est pénible à supporter ; si elle est heureuse, il est horrible de la perdre. Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue. Un bon dîner réconcilie tout le monde. La méfiance est mère de la sûreté. Laissez dire les sots, le savoir a son prix. Et, si d'agréer je n'emporte le prix, j'aurais du moins l'honneur de l'avoir entrepris. Hélas ! On voit que de tout temps L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit. Celui qui sait profiter du moment, c'est là l'homme avisé. Et mort on n'est pas mieux dans l'or que dans la boue. Mieux vaut une conscience tranquille qu'une destinée prospère. J'aime mieux un bon sommeil qu'un bon lit. Il faut tout prendre au sérieux, mais rien au tragique. |
Rien de plus émouvant et de plus difficile que de donner une préface au bouquet de poèmes de son propre père.
Et d'abord, connaît-on toujours, vraiment son père ?
C'est à dire, l'homme intérieur qui a été forcément masqué, par l'image du père et par l'exercice douloureux de ce dur métier ?
Poser cette question, vitale, pour moi, c'est déjà entrevoir la part d'inconnu et de mystère nécessaire à l'âme humaine et dont la découverte ne peut procéder que d'une quête patiente.
Or, dans notre époque "pleine de fracas et de furie¹" qui feint de prôner la transparence pour mieux masquer, parfois, le vide de ses valeurs, il reste encore un langage enchanté qui nous en apprend beaucoup sur l'être en respectant sa sensibilité et sa pudeur; j'ai nommé la poésie.
Aussi, pour mieux connaître mon père, j'ai emprunté le sentier trop peu fréquenté de la poésie et je vous convie à y faire une promenade que vous ne regretterez pas.
J'y ai découvert un écrin parfumé de fougères, de châtaignes, de "brucciu" et d'embruns marins.
Ses vers m'ont fait et vous feront voyager dans une île inconnue qui s'est appelé Calliste dans le monde d'Ulysse; auquel les modernes ont emprunté l'appellation d'" île de beauté ".
Mais cette île à laquelle vous accéderez dans ce recueil magnifiquement illustré par les photographies de Régis Arrighi, n'est pas cette caricature qu'une actualité avide de malheurs se complait à montrer, comme l'on brandit l'ogre de la fable devant les petits enfants.
Sa Corse, c'est une île charnelle et parfumée, qui se découvre au détour d'une châtaigneraie, dans les bruissements d'une fontaine où lorsque le soleil brûle les rochers des torrents.
C'est le lieu enchanté ou, du haut de ses montagnes, résonne l'appel des conques et dont l'aigle royal zèbre l'air.
Dans ce recueil de poésies, vous découvrirez un univers disparu où l'argent n'est pas roi et ou le lait de la tendresse humaine est versé, dans les bols, par des mères aimantes.
Les maisons de cette thébaïde, qui fait face à la "Sposata", sont taillées dans le roc et abritent une population aussi rude que courageuse.
Ses fêtes patronales offrent, à la fois, des moments de réjouissance d'où résonnent des chants d'une piété farouche et de mâles propos enfiévrant le café.
Sa Corse, c'est une île qui est comme un autel dressé pour la nature et un tabernacle offert à la foi.
L'homme le plus pauvre y est véritablement prince, pour peu qu'il sache entendre les murmures du vent, les chants des oiseaux et les grondements des torrents.
Que pourrait-on enlever à ces hommes libres du village de "Létia", eux, qui sont en harmonie avec une nature, qui leur offre le sourire et un peu des prémices de la divinité ?
|
La poésie, c'est le plus joli surnom qu'on donne à la vie. Un poète est un monde enfermé dans un homme. Tant de mains pour transformer ce monde, Il est plus difficile de désagréger un préjugé qu'un atome. Vienne la nuit sonne l'heure. Un grain de poésie suffit à parfumer tout un siècle. Ceux qui ne connaissent pas leur histoire, s'exposent à ce qu'elle recommence... Quand les hommes ne peuvent changer les choses, Les singes sont bien trop bons pour que l'homme puisse descendre d'eux. Le plaisir le plus délicat est de faire celui d'autrui. Les déceptions ne tuent pas et les espérances font vivre. Pour la plupart des hommes, se corriger consiste à changer de défauts. La faiblesse de la force est de ne croire qu'à la force. Où serait le mérite, si les héros n'avaient jamais peur ? Je suis pessimiste par l'intelligence mais optimiste par la volonté. En ce monde, on vit mieux en disant la bonne aventure qu'en disant la vérité. Si deux hommes sont d'accord sur tout, c'est qu'un seul des deux pense. Treize à table n'est à craindre qu'autant qu'il n'y aurait à manger que pour douze. Quand mon verre est vide, je le plains ; quand mon verre est plein, je le vide. Le danger que l'on pressent, mais que l'on ne voit pas, est celui qui trouble le plus. L'élève, comme la rivière, On atteint plus vite le ciel en partant d'une chaumière que d'un palais. Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme. Il ne peut pas y avoir de crise la semaine prochaine : mon agenda est déjà plein. Allons ! Vive l'amour que l'ivresse accompagne ! Vivez si m'en croyez, n'attendez à demain. Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie. Pendant que nous sommes parmi les hommes, pratiquons l'humanité. Le courage est la première des qualités humaines car elle garantit toutes les autres. Voulez-vous juger un homme ? Observez ses amis. La prospérité fait abonder les amis ; Chacun, parce qu'il pense, est seul responsable de la sagesse ou de la folie de sa vie, c'est-à-dire de sa destinée. Il ne faut jamais se moquer des misérables, car qui peut s'assurer d'être toujours heureux. Selon que vous serez puissant ou misérable S'il fallait condamner Chacun se dit ami : mais fou qui s'y repose ; La mort ne surprend point le sage : il est toujours prêt à partir. L'avenir nous tourmente, le passé nous retient, c'est pour ça que le présent nous échappe. Hâtons-nous aujourd'hui de jouir de la vie ; Mangez, buvez et soyeux heureux, car il se pourrait que demain nous ayons à nous priver ! Paresse : habitude prise de se reposer avant la fatigue. On peut feindre d'avoir du coeur, pas d'avoir de l'esprit.
|