Géographie et Histoire de la Corse

   Ile Française de la Méditerranée formant deux départements (Corse du-Sud, 2A, et Haute-Corse, 2B) et une région administrative 8680 Km² ; 289 842 habitants.


Géographie

   Les départements de la Corse comprennent l'île du même nom et de petits îlots au large des côtes : les Sanguinaires et les Moines, au sud-ouest ; Cavallo et Lavezzi, au sud-est.

   Située à 176 Km du littoral des Alpes-Maritimes, à 330 de Marseille et à 85 seulement de la côte Italienne, la Corse est séparée de la Sardaigne par le détroit des Bouches de Bonifacio, et le 42ème parallèle qui passe vers le milieu de l'île un peu au nord d'Ajaccio.

   Le relief, montagneux, est constitué à l'ouest par des massifs granitiques, dont les sommets font une ligne presque continue du nord au sud : monte Cinto, 2 710 m; monte Rotondo 2 625 m; monte d'Oro 2 391 m; monte Renoso, 2 357 m; Incudine, 2 136 m.

   Ces massifs plongent directement dans la mer, et, par suite, la côte est déchiquetée, offrant toutefois des havres bien abrités : golfe de Saint-Florent, baie d'Ile-Rousse, golfes de Calvi et d'Ajaccio, calanque de Bonifacio et golfe de Porto-Vecchio sur la côte sud-est.

   Les rivières qui en descendent, généralement courtes, ont creusé des gorges impressionnantes dans leur cours inférieur ; la plus longue est le Taravo.

   A l'est, une autre série de hauteurs, formées de schistes primaire plissés en bandes nord-sud, et usées par l'érosion, se dressent au-dessus de la plaine d'Aléria, constituées par les alluvions arrachées aux montagnes par les rivières (le Fium'Orbo, le Tavignano, le Golo) et que borde une côte plate, rectiligne, avec lagunes et des marécages, parfois insalubre.

   Entre ces deux séries de hauteurs, des bassins tertiaires, façonnés en collines, plus ou moins isolés les uns des autres, forment une sorte de sillon central, qu'utilisent la route et la voie ferrée d'Ajaccio à Bastia par le col de Vizzavone, à 1 161 m.

   Le climat, essentiellement méditerranéen, est nuancé par l'altitude, et les pentes des montagnes offrent un net étagement des paysages végétaux.

   Tout en haut des forêts de résineux et de hêtres, ce sont des pâturages d'été.

   Entre 400 et 800 m, et parfois 1 000 m comme dans la Castagniccia, c'est la zone du châtaignier.

   C'est là aussi que jadis se sont perchés les villages, les populations fuyant l'insécurité des rivages due aux incursions des corsaires barbaresques.

   Sur les pentes inférieures et dans les bassins intérieurs, des cultures méditerranéennes, des oliviers, des vignes, des arbres fruitiers alternent avec des maquis.

   Autrefois, l'économie Corse reposait sur de maigres récoltes de céréales, d'olives, de fruits, sur les châtaignes qui tenaient une place importante dans l'alimentation, et sur l'élevage de troupeaux de moutons et de chèvres qui transhumaient, l'hiver sur les landes de la région côtière, et l'été sur les pâturages des hautes montagnes.

   Avec la sécurité assurée de ses rivages, la Corse a progressivement abandonné cette économie traditionnelle.

   Une vie maritime est née; des bourgades littorales se sont peuplées et sont devenues des villes : Bastia, Ajaccio, Bonifacio ; la pêche, thon et langouste, ont donné vie à de petits ports ; des cultures spécialisées ont progressé : la vigne dans les régions du cap Corse et autour de Saint-Florent, l'olivier en Balagne, les deux entre la Castagniccia et la mer, l'artichaut aux environs d'Ajaccio.

   D'anciens colons de l'Afrique du Nord sont venus s'installer dans la plaine littorale d'Aléria, et ils ont assaini, défriché, irrigué de vastes domaines, producteurs de vin, de primeurs, de céréales, de tabac, d'agrumes.

   Mais l'industrie fait encore défaut, et elle n'est représentée que par des manufactures de tabac, des fabriques d'apéritifs, le travail du liège.

   Aussi la Corse demeure-t-elle un foyer d'émigration qui fournit à la nation des militaires de carrière et de nombreux fonctionnaires.

   D'autre part, climat et paysages, qui lui ont valu d'être surnommée " l'Ile de Beauté ", en font un lieu privilégié pour le tourisme, et, depuis 1975, existe un Conservatoire du littoral.

   Des services réguliers de bateaux et d'avions relient la Corse à Nice et à Marseille; ses plages et ses stations de sports d'hiver connaissent un succès croissant.

   Avec l'amélioration du réseau routier, l'équipement des ports de plaisance et le développement de l'hôtellerie, le tourisme est devenu une source de revenus irremplaçable.


Histoire

   Appelée Cyrnos dans l'Antiquité grecque, elle fut colonisée au VIème siècle av.J-C, par des Grecs de Phocée.

   Passée sous la domination carthaginoise, en 535, la Corse fut annexée par Rome, en 239, et devint, avec la Sardaigne, province romaine.

   Occupée par les Vandales (Vème siècle), les Byzantins (VIème siècle), les Lombards (725), les Arabes (IXème siècle), elle subit, à partir de 1312, l'autorité de Gênes, qui la vendit à la France en 1768.

   Révoltée sous la conduite de Pascal Paoli en 1793, elle vota son union à l'Angleterre (1794), mais fut reprise par les Français en 1796.

   Occupée par les puissances de l'Axe en 1942, elle fut libérée par des troupes Françaises d'Afrique, le 17 septembre 1943.

   Depuis 1970, la Corse constituait une circonscription d'action régionale.

   C'est en avril 1975 qu'elle à été divisée en deux départements.


L'autonomisme Corse

   Occupée par les Italiens en 1942, la Corse est libérée dès 1943.

   Les difficultés économiques de l'île et l'afflux des rapatriés d'Algérie entraînent dès les années 1960 une tension croissante, où les armes, dont la possession est un fait de culture, jouent un rôle important.

   L'occupation de la cave vinicole d'Aléria, en 1975, la création du Front de libération nationale de la Corse (FLNC) et celle de l'Union du peuple Corse de Max Siméoni, la multiplication des attentats marquent l'extension et la radicalisation des revendications autonomistes et indépendantistes.

   La création d'une communauté territoriale aux larges pouvoirs par le gouvernement de Pierre Mauroy (1982), la reconnaissance d'une culture Corse spécifique n'apportent pas de solution durable à la violence.

   Malgré les aides importantes apportées par l'État et par l'Union européenne, l'île demeure insuffisamment développée.

   Le durcissement des relations entre les nationalistes et le gouvernement à partir de 1996 et les rivalités entre les différents mouvements nationalistes ont conduit à une recrudescence de la violence, qui éloigne encore les investisseurs.

   En février 1998, Claude Erignac, préfet de la collectivité territoriale de Corse, est assassiné à Ajaccio.

   Les élections de mars 1999 à l'Assemblée territoriale voient une forte poussée nationaliste (23,4 % des voix au premier tour).

   Les courants nationalistes se réunissent le 17 mars à Ghisonaccia pour étudier une réunification du mouvement.

   Une opération de gendarmerie menée, dans des circonstances suspectes, contre un restaurant implanté illégalement sur une plage  (l'affaire de la paillote), provoque l'incarcération du préfet Bernard Bonnet.

   Le 15 mai, les 14 organisations nationalistes manifestent à Ajaccio pour une autonomie de l'île.

   Le 21 mai, le commando présumé responsable de l'assassinat du préfet Erignac est arrêté.

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